60.
Mais voici l'un de vos raisonnements: «Les enfants sont le fruit de cette fécondité conférée parla bénédiction de Dieu avant la maladie de la concupiscence; ils n'appartiennent donc pas à cette maladie elle-même, supposé que plus tard elle se soit emparée des pécheurs; d'où il suit que la sainteté doit être attribuée aux enfants et la faute aux parents». Vous oubliez donc que par ce grand péché toute la nature humaine s'est trouvée précipitée dans une déchéance profonde, au sein de laquelle toute génération devait se produire. Autant vaudrait dire qu'Eve seule, à l'exclusion de toutes les autres femmes, devait ressentir les douleurs de l'enfantement; car cette bénédiction : «Croissez et multipliez-vous1 », principe de toute fécondité, a été formulée avant que le sexe féminin eût été frappé de malédiction. Mais alors je répondrais que toute la nature humaine a été déchue par le fait de cette malédiction, comme par le fait du péché, et que telle est la cause de la transmission du péché originel et de ce joug si lourd qui pèse sur les enfants d'Adam.
Gen. IV, 28. ↩
