61.
Vous êtes donc dans l'erreur quand vous affirmez qu'il ne s'agit que du Juif place sous la loi, dans ces paroles de l'Apôtre: « Je sais que le bien n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair ; ce n'est pas moi qui le fais, mais le péché qui habite en moi; le mal m'est inhérent; je vois dans mes membres une autre loi qui répugne à la loi de mon esprit ». Paul ne parlait pas seulement du Juif, mais de la nature humaine soumise à une chair corruptible, non pas en ce sens que Dieu l'ait primitivement créée dans le mal, mais en ce sens qu'elle a été blessée par le péché libre et volontaire de nos premiers parents. Ecoutez-le : «Malheureux homme que je suis, qui donc me délivrera de corps de mort? La grâce de Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur1 ». Parle-t-il du Juif ? Assurément non, mais bien du chrétien. C'est donc au chrétien que s'appliquent également les paroles précédentes, dont celles-ci ne sont que la conséquence. Celui qui a dit : «La grâce de Dieu me délivrera de ce corps de mort par Jésus-Christ Notre-Seigneur » ; c'est le même qui disait : « Je vois dans mes membres une autre loi qui répugne à la loi de mon esprit ».
Rom. VII, 18, 20, 23-25. ↩
