14.
Ainsi donc, ces paroles: « Qui dit la vérité dans son cœur », ne doivent pas s'entendre en ce sens que, pourvu qu'on conserve la vérité dans son coeur, on peut proférer de bouche le mensonge. Elles signifient qu'il peut se faire qu'on profère de bouche la vérité sans profit, quand on n'y tient pas de coeur, c'est-à-dire quand on ne croit pas ce que l'on exprime: comme le font les hérétiques, et surtout les Priscillianistes, qui ne croient point la vérité catholique et pourtant la proclament, afin de passer pour être des nôtres. Ils disent donc la vérité de bouche, mais non de coeur. Voilà pourquoi il fallait les distinguer de l'homme « qui dit la vérité dans son coeur ». Or, comme le catholique dit cette vérité dans son coeur, parce qu'il y croit, ainsi doit-il la dire et la prêcher de bouche, ne mentir contre elle ni de cœur ni de bouche, de manière à croire de cœur pour la justice et à confesser de bouche pour le salut. Car dans ce même psaume où il est écrit: « Qui dit la vérité dans son cœur », on ajoute immédiatement : « Qui ne cache point d'artifice dans ses paroles1 ».
Ps. XIV, 3. ↩
