15.
Pour ce qui est de ce texte de l'Apôtre « Quittant le mensonge, que chacun dise la vérité avec son prochain, parce que nous sommes membres les uns des autres1 », à Dieu ne plaise que nous l'entendions en ce sens que l'Apôtre nous permette de mentir avec ceux qui ne sont pas, comme nous, membres du corps du Christ ! Il veut seulement dire que chacun de nous doit considérer comme étant des nôtres celui que nous désirons voir tel, bien qu'il ne le soit pas encore. C'est ainsi que le Seigneur présente le Samaritain étranger comme le prochain de celui à qui il fait miséricorde2. Il faut donc regarder comme prochain, et non comme étranger, celui avec qui l'on doit traiter de manière à ce qu'il cesse d'être étranger ; et s'il faut lui cacher certaines vérités parce qu'il ne partage pas encore notre foi et ne participe point au sacrement, du moins ne faut-il pas lui dire de faussetés.
