27.
Il y a des traits de ce genre même dans l'Evangile du Sauveur, parce que lui, le Dieu des Prophètes, a aussi daigné être Prophète. Telle est la question qu'il fait, à l'occasion de la femme qui souffrait d'un flux de sang : « Qui m'a touché1 ? » Et cette autre, en parlant de Lazare? « Où l'avez-vous mis2 ? » Il interroge, comme s'il ignorait ce qu'il sait. Mais cette feinte ignorance a une autre signification, et comme cette signification est vraie, il n'y a pas de mensonge. Cette femme souffrant d'un flux de sang, ce mort de quatre jours, figuraient ceux qui, en un certain sens, n'étaient point connus de Celui qui connaissait tout. Car cette femme était la figure du peuple des gentils, de ce peuple dont le Prophète avait dit : « Un peuple que je ne connaissais pas, m'a servi3 » ; et Lazare, effacé du nombre des vivants, représente, dans le tombeau où il est couché, celui qui a tenu ce langage : « J'ai été rejeté loin de vos yeux4 ». C'est donc en figure que le Christ interroge, comme s'il ignorait quelle est cette femme, où l'on a mis ce mort; et la vérité de la signification fait disparaître tout mensonge.
