13.
Mais ce riche est mort et on lui a fait des funérailles dignes de lui. Voilà où les hommes en reviennent : ils ne considèrent point la vie d’un homme, mais la pompe de ses funérailles. O heureux celui qui fait verser tant de larmes ! Hélas! il a vécu de manière à être regretté d’un petit nombre, et tous devraient pleurer celui qui mène une vie si désordonnée. Mais sa pompe funèbre était magnifique; il repose dans un riche tombeau, de précieux tissus l’enveloppent, il est tout embaumé de parfums et d’aromates. Et puis quel tombeau on lui élève! Quel marbre superbe! Hélas! vit-il dans ce tombeau? Il y est mort. Voilà ce que les hommes ont pris pour des biens, et ils se sont éloignés de Dieu, et n’ont pas cherché les vrais biens, emportés qu’ils étaient par l’éclat des biens trompeurs: aussi voyez la suite. Celui qui n’a pas donné le prix de son âme, qui n’a pas compris la mort, parce qu’il a vu mourir les sages, a pris place parmi les imprudents et les insensés pour mourir avec eux. Et comment périront « ceux qui laisseront leurs richesses aux étrangers? — L’imprudent et l’insensé doivent mourir ensemble ».
