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Nous avions préparé un psaume assez court, que nous avions recommandé au lecteur de chanter; mais, au moment venu, quelque méprise lui a fait prendre l’un pour l’autre. Et toutefois, nous aimons mieux, dans cette méprise du lecteur, suivre la volonté de Dieu, que la nôtre en reprenant notre dessein. Ne vous en prenez donc pas àmoi, si la longueur de celui-ci me force à vous retenir un peu plus longtemps; croyez plutôt que Dieu n’a pas voulu nous imposer tan travail inutile. Ce n’est point sans raison que, pour châtiment de notre premier péché, nous devons manger notre pain à la sueur de notre front1. Voyez seulement s’il y a ici quelque pain. Or, il y a du pain, s’il y a le Christ ; car il a dit : « Je suis le pain vivant descendu du ciel2 ». Cherchons aussi dans les Prophètes ce pain qui s’est montré dans les Evangiles. Ils ne l’y trouvent point, ceux qui ont encore un voile sur le coeur3, comme l’a compris hier votre charité. Mais nous, pour qui le sacrifice du soir, offert sur la croix par le Seigneur, a déchiré ce voile4, afin de nous découvrir les secrets du temple ; tant qu’on nous prêche le Christ, ce ne peut être que dans le travail et dans les sueurs que nous mangerons notre pain.
