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Maintenant donc que le corps du Christ gémit pour un temps parmi les pécheurs dont il sera séparé au dernier jour: maintenant que ces pécheurs sans vie, calomniant les bons au sujet de leur mélange avec les méchants, et se séparant eux-mêmes des bons et des innocents, bien plus encore que des méchants, prennent en vain leurs villes, au point qu’il reste néanmoins beaucoup de méchants qui ne les suivent point dans leur schisme, qui demeurent dans cette confusion, pour exercer la patience des bons, que fera dans cet état de choses le corps du Christ, qui produit par la patience1 trente, soixante, et jusqu’à cent pour un? Que fait cette épouse du Christ au milieu des filles, comme le lis au milieu des épines? Que dit-elle ? Quelle est sa pensée? Quelle est la beauté intérieure de cette fille du roi2? Ecoute sa prière: «Eprouvez-moi, ô Dieu,et connaissez mon coeur3». Eprouvez vous-même, ô mon Dieu, et connaissez ; que ce ne soit point l’homme, ni l’hérétique : ils ne sauraient m’éprouver, ni connaître mon coeur où pénètrent vos regards, ce qui vous montre que je ne donne aucun assentiment aux actes des pécheurs, tandis qu’ils s’imaginent que les péchés des autres peuvent me souiller. Voyez encore lorsque, dans mon exil si lointain, je gémis avec le Prophète dans un autre psaume, c’est-à-dire que je garde la paix avec ceux qui la haïssent4, jusqu’à ce que je parvienne à la vision de la paix, ou à cette Jérusalem qui est notre mère, l’éternelle cité des cieux, les voilà qui pointillent, qui calomnient, qui se séparent, qui « reçoivent leurs villes », non pour l’éternité, mais pour la vanité. « Eprouvez-moi donc, ô Dieu, et connaissez mon coeur; sondez-moi, et connaissez mes sentiers ». Que veut dire le Prophète ? Ecoutons la suite.
