17.
« Rendez-moi la joie de votre salut1 ». « Rendez-la-moi », car je l’avais avant de la perdre par le péché : « Rendez-moi cette joie de votre salut »; c’est-à-dire de votre Christ. Sans lui, qui peut être guéri? Avant même qu’il fût né d’une vierge, « le Verbe était au commencement, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu2». Ainsi les anciens croyaient à l’Incarnation dans l’avenir, comme nous y croyons au passé. Les temps ont changé, mais non la foi. « Rendez-moi la joie de votre salut, et fortifiez-moi de votre souverain Esprit ». Plusieurs ont vu ici la Trinité, si l’on envisage Dieu en lui-même et sans le mystère de l’Incarnation. Il est écrit en effet : « Dieu est esprit3 ». Ce qui n’est point corporel et qui existe néanmoins ne peut être qu’esprit. Quelques-uns donc ont vu ici la Trinité, « l’Esprit de droiture » serait le Fils4, « l’Esprit-Saint », le Saint-Esprit, et « l’Esprit souverain», le Père. Que l’on entende ainsi ces paroles, ou que dans cette expression : « Renouvelez dans mes entrailles l’esprit de droiture », le Prophète ait parlé de l’esprit de l’homme, que le péché a courbé, rendu tortueux, en sorte que l’Esprit-Saint soit cet esprit principal, qu’il demande à Dieu de ne point lui ôter, et dans lequel il veut être affermi, aucun de ces deux sens n’est contre la foi.
