XLIV.
Texte de la lettre: « Ce n'est pas aux rois, mais aux Prophètes, que le Dieu tout-puissant confia le soin d'instruire son peuple d'Israël. Quand le Sauveur de nos âmes eut résolu de répandre la semence de la foi, ce fut des pêcheurs qu'il choisit et non des soldats». Réponse : Recueillez donc les enseignements de ces saints prophètes et de ces illustres pêcheurs, et ne méritez pas que des princes très-religieux vous frappent de châtiments trop mérités. J'ai déjà montré plus haut que c'était un devoir pour le roi de Ninive, d'ordonner à ses sujets d'apaiser le Seigneur dont le courroux leur était annoncé par le Prophète. Aussi longtemps donc que vous n'appartiendrez pas à cette Eglise annoncée par les Prophètes et fondée par les pêcheurs, aussi longtemps les princes, enfants de l'Eglise, pourront légitimement s'attribuer le soin de venger vos révoltes contre leur mère. Parmi les Prophètes, ne trouvons-nous pas des rois? David, vous ne l'ignorez pas, fut tout à la fois un saint prophète et un saint roi. Ecoutez donc ce roi-prophète, et vous n'aurez à craindre le courroux d'aucun roi véritablement religieux; écoutez-le parlant du Christ : « Il régnera d'une mer à une autre mer, et d'un fleuve jusqu'aux extrémités de la terre1 », et vous n'aurez plus à craindre qu'un roi très-chrétien s'arme de son courroux pour punir les blasphèmes que vous lancez contre cette Eglise qui, réalisant la prédiction du roi-prophète, étend son empire jusqu'aux extrémités de la terre. Nabuchodonosor n'était point un prophète, et cependant nous le voyons menacer de châtiments très-sévères tous ceux qui oseraient blasphémer le Dieu de Sidrach, de Misach et d'Abdenago.
Ps. LXXI, 8. ↩
