IV.
Texte de la lettre: « Il y a dans la lettre de Votre Excellence beaucoup d'expressions et d'idées sur lesquelles, pour le moment, je garde le silence. Mais je vous fais remarquer une affirmation qui, sans doute, a échappé à votre sagacité; vous dites dans votre lettre que nous ne sommes pas absolument innocents et pourtant que nous ne sommes pas coupables ». Réponse : Comment peut-il ne point regarder comme coupables des hommes dont il condamne l'assemblée? Comment a-t-il pu ne pas vous regarder comme coupable, quand il déclare formellement que les âmes soumises à votre direction périront misérablement; quand il ajoute que dans ce monde vous ne pouvez vous attirer que la haine des hommes, et au jugement dernier, le plus affreux désespoir? Comment a-t-il pu ne point vous regarder comme coupable, quand il vous a exhorté de tout son pouvoir à suivre l'exemple de beaucoup d'entre vous, à quitter vos erreurs et votre hérésie, et à embrasser l'unité et la vérité de la foi divine? Mais je n'ai point entrepris de justifier les paroles du tribun, il me suffit de réfuter le langage d'un hérétique. Si donc il est échappé à ce laïque défendant la bonne cause, quelque expression inconsidérée, peut-on ne pas l'excuser ? peut-on surtout s'appuyer sur ses paroles pour préjuger la cause de l'Eglise catholique ? Pour vous, pesez plus mûrement vos paroles, car nous n'oublions pas que dans notre conférence de Carthage, vous avez été délégué avec six autres évêques pour justifier votre coupable séparation.
