10.
Pélage ajouta: « Celui qui croit autrement se déclare par le fait Origéniste ». Les juges acceptèrent cette déclaration, car l'Eglise réprouve avec horreur la doctrine d'Origène, quand il soutient que malgré l'éternité des peines hautement proclamée par le Sauveur, les damnés, le démon et ses anges, après un temps plus ou moins long, seront arrachés à leurs supplices et viendront régner avec les saints dans le ciel. Or, le synode répondit: «Que « l'Eglise enseignait n, non pas selon Pélage, mais plutôt selon l'Evangile, que les flammes de l'enfer sont éternelles, qu'elles dévoreront éternellement tous ceux qui y seront précipités, et qu'elle condamne tous ceux qui, avec Origène, auraient la témérité de croire que les supplices que Jésus-Christ déclare éternels, pourront avoir une fin.Quant à ces pécheurs dont les oeuvres, selon l'Apôtre, seront consumées et qui seront eux-mêmes sauvés, mais en passant par le feu, comme cette question ne fut même pas soulevée à l'occasion de Pélage, les juges n'en firent eux-mêmes aucune mention. Dès lors Pélage est parfaitement dans la vérité quand il flétrit du nom d'Origéniste celui qui soutient que les réprouvés seront un jour délivrés des supplices de l'enfer que la Vérité ne cesse de proclamer éternels. D'un autre côté, soutenir que tout pécheur, à quelque titre qu'il le soit, sera traité sans aucune miséricorde au jugement de Dieu et nécessairement précipité dans les tourments de l'enfer, c'est là une doctrine que l'Eglise flétrit et condamne. L'Ecriture n'a-t-elle pas dit que celui qui n'a pas fait miséricorde sera lui-même jugé sans miséricorde1 ?
Jacq. II, 13. ↩
