63.
Pélage eut à s'expliquer également sur les écrits et les paroles de Célestins, son disciple. Il se reconnut l'auteur de certaines propositions, mais en leur donnant un sens différent de celui qui lui était reproché. Par exemple ces paroles : « Avant la venue de Jésus-Christ quelques hommes ont vécu dans la sainteté et l'innocence », auraient été rendues par ces autres paroles de Célestius : « Ont vécu sans péché ». On lui reprochait également ces paroles de Célestius : « L'Eglise est sans tache et sans souillure ». Pélage avoua qu'il avait émis lui-même cette proposition, mais uniquement pour déclarer que dans le baptême l'Eglise est purifiée de toute tache et de toute souillure, et que Dieu voudrait la voir persévérer dans cet état. Célestius avait dit : « Puisque nous faisons plus qu'il n'est commandé dans la loi et les Prophètes ». Pelage répondit que par ces paroles il faisait allusion à la virginité dont l'Apôtre a dit : « Je n'ai pas reçu sur ce point de précepte du Seigneur1 ». Célestius avait affirmé que « chaque homme peut posséder toutes les vertus et toutes les grâces », ce qui détruisait la diversité des grâces, établie par l'Apôtre. Pélage répondit qu' « il ne détruisait pas la diversité des grâces; il soutenait seulement que Dieu donne toutes les grâces à celui qui est digne de les recevoir, comme il les a données à saint Paul ».
I Cor. VII, 25. ↩
