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Pélage donc fut appelé à justifier certaines propositions émises par Célestius son disciple. « Adam fut créé mortel; dès lors, qu'il eût péché ou qu'il n'eût pas péché, il devait être frappé par la mort. Du reste, le péché d'Adam n'a blessé que son auteur, et nullement le genre humain. La loi conduit au ciel comme l'Evangile. Avant la venue de Jésus-Christ, il s'est trouvé des hommes sans péché. « Les enfants à leur naissance sont placés dans le même état qu'Adam avant sa prévarication. Ce n'est ni par la mort, ni par la prévarication d'Adam que tout le genre humain est soumis à la mort ; comme ce n'est pas en vertu de la résurrection de Jésus-Christ que le genre humain doit ressusciter ». Ainsi formulées, ne sont-ce pas là les. mêmes propositions que vous et d'autres évêques avez entendues et condamnées à Carthage ? Il vous souvient que je n'assistais point à ce synode; mais plus tard, me mouvant à Carthage, j'ai pris connaissance des pièces et j'en conserve le souvenir; cependant, je ne pourrais affirmer que toutes ces propositions fussent reproduites dans les actes. Mais qu'importe qu'on ne les y trouve pas et qu'elles n'aient point été condamnées, si elles sont véritablement condamnables? On objecta.ensuite certains autres chapitres, dans lesquels mon nom fut mêlé et qui m'avaient été adressés de Sicile par des catholiques que ces questions jetaient dans le trouble et l'effroi. Je crois avoir suffisamment réfuté ces chapitres dans le livre que j'adressai à Hilaire, en réponse à la lettre dans laquelle il m'exposait ses doutes à ce sujet1. Voici donc ces chapitres : « L'homme peut rester sans péché, s'il le veut. Les enfants, même sans baptême, possèdent la vie éternelle. Si les riches baptisés ne renoncent pas à tout ce qu'ils possèdent, le bien qu'ils croiraient faire ne leur sera pas imputé, et ils ne peuvent posséder le royaume de Dieu ».
Lettre CLVII adressée à Hilaire. ↩
