7.
Jul. Mais le respect que j'ai pour la vérité, me fait oublier l'objet même de notre discussion. Je m'étonne que l'on ait pu agiter la question de savoir si Dieu est juste ; et en réalité il est certain que, dans les synagogues des partisans de la transmission du péché, on n'a jamais douté qu'il ne soit injuste.
Aug. On ne discute pas sur la question de savoir si Dieu est juste, et c'est précisément pour cette raison que l'on considère comme un juste châtiment le joug accablant qui pèse sur les enfants : et parce que ce joug est considéré comme un châtiment infligé avec justice, on ne croit pas que les enfants soient exempts du péché originel. Conséquemment, il n'est pas vrai de dire, comme tu le prétends, que dans l'Eglise catholique, dans cette Eglise qui est la nôtre et d'où les Pélagiens sont sortis, on ne doute en aucune manière que Dieu soit réellement injuste: la vérité est au contraire que nous ne doutons nullement de la justice divine; nous enseignons en effet et nous prétendons que le petit enfant, qui n'a vécu qu'un seul jour sur la terre, n'est pas exempt de ta souillure du péché[^1] ; c'est pourquoi nous regardons les maux que souffre cet enfant, non pas comme un châtiment injuste, mais comme des effets de la justice divine.
- Job, XIV, 4, suiv. les Sept.
