39.
Jul. Croit-on que le témoignage de Dieu soit digne de foi, quand il traite de ses propres jugements, et que non-seulement il tranche cette question par des affirmations tant de fois réitérées, mais il apporte à l'appui de celles-ci des preuves non moins multipliées? Certes, il voyait dans sa prescience les erreurs de notre temps; et, en s'exprimant ainsi d'une manière tout à fait lumineuse et explicite, il a atteint deux buts également dignes de sa justice et de son infaillible sagesse : il a empêché d'abord que personne ne fût arrêté :par l'obscurité qui est souvent inhérente aux discussions ; ensuite, il a ôté à ceux qui se seraient précipités volontairement dans l'abîme, la possibilité même de chercher des excuses. Il s'adresse aux Juifs, qui déshonoraient par des crimes de toute sorte les derniers jours de leur captivité et qui, pour détourner de leur tête le mépris et la haine que méritaient leurs prévarications personnelles, ne cessaient de répéter que leur captivité était le juste châtiaient de la conduite de leurs pères, et non -point de leur propre conduite : il les exhorte avec une autorité paternelle. «Que signifie », dit-il, «cette parabole répétée chaque jour par vous : Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des enfants ont été agacées? Je jure par moi-même, dit le Seigneur Dieu, que cette parabole ne sera plus répétée en Israël : car, toutes les âmes sont à moi ; l'âme du fils est à moi aussi bien que l'âme du père; toutes les âmes m'appartiennent. Celle-là précisément sera frappée de mort, par qui le péché aura été commis ».
Aug. Quand il dit: « Cette parabole ne sera plus répétée en Israël », il fait voir que ces Juifs avaient coutume de dire: « Les pères ont mangé des raisins verts et les dents des enfants ont été agacées ». Et il ne leur reproche pas ce langage, mais il prédit que dans un temps à venir on ne parlera plus ainsi. Pourquoi cependant répétaient-ils cette parabole , sinon parce qu'ils savaient que Dieu avait dit : « Je vengerai sur les enfants les péchés de leurs pères[^1] ? »
- Deut. V, 9.
