13.
Jul. « Tu ne violeras point la justice dans la cause du prosélyte, de la veuve et de l'orphelin; tu ne recevras point pour gage le vêtement de la veuve : car tu étais esclave dans le pays d'Egypte, et le Seigneur ton Dieu t'a délivré de cet esclavage ; c'est pourquoi je te commande d'accomplir ce précepte[^1] ». Dieu instituant les règles qui devaient diriger les magistrats dans leurs jugements, a pris soin tout d'abord de défendre que les parents fussent frappés à cause des crimes de leurs enfants, ou que les enfants fussent frappés à cause des crimes de leurs parents. On voit par là que le premier principe et la première règle dont Dieu ordonnait l'observation dans les poursuites judiciaires, consistait en ce que la parenté ne devînt pas un sujet d'accusation contre des innocents, et que la haine sous le poids de laquelle une personne mériterait d'être accablée, ne retombât point sur la famille même de cette personne. Ainsi, quand il s'agit de faits personnels à certains hommes, la justice ne confond point les personnes qui se trouvent unies entre elles par des liens que leur volonté n'a point formés. Or, elle confondrait certainement ces sortes de personnes, si la cause de la volonté et la cause du sang étaient identiques, ou si l'oeuvre du libre arbitre était transmise à la postérité par la voie de la génération. Nous avons donc démontré suffisamment et surabondamment, par ce témoignage seul , que cette manière odieuse et tout à fait abominable de prononcer des jugements , telle qu'elle est admise par une hérésie nouvelle, a été depuis longtemps condamnée et flétrie par la loi de Moïse. Cette condamnation se trouve prononcée dans des circonstances telles que le doute ne saurait plus être possible au sujet de la thèse que nous soutenons.
Aug. Dieu contredit cette thèse, quand il s'exprime en ces termes au livre du Lévitique : « Et ceux d'entre vous qui auront survécu, périront à cause de leurs péchés et à cause des péchés de leurs pères[^2] ».
Deut. XXIV, 13,18.
Lévit. XXVI, 39.
