82.
Jul. Nous croyons donc que Dieu est juste, bon et véridique; et par là même nous tenons pour certain que sa loi ne commande rien d'impossible; que dans les serments qu'il fait, il n'affirme rien de contraire à la vérité ; que les jugements qu'il porte n'ont rien d'inique : mais que les hommes lui sont en réalité redevables de leur existence, qu'ils sont créés par lui exempts de toute espèce de fautes, revêtus au contraire des splendeurs de l'innocence naturelle et capables de vertus volontaires.
Aug. Pourquoi donc n'admet-il pas à la participation de sa vie, ses propres images qui n'ont reçu ni insufflations, ni exorcismes? Est-ce là rendre à l'innocence la récompense qui lui est due ? Ou plutôt, cette juste exclusion de la vie, et la condamnation à la mort qui est la conséquence nécessaire de cette exclusion, ne sont-elles pas un châtiment infligé à ces âmes à cause de la souillure qu'elles ont contractée dans leur génération première, et dont elles n'ont pas été purifiées par le sacrement de là régénération? Car l'Apôtre n'aurait pas maudit ceux qui sont entièrement éloignés de la vie de Dieu[^1], si cet éloignement n'était pas un châtiment.
- Ephés. IV, 18.
