33.
La nouvelle de cette révolte ayant été portée à Stilicon, qui était alors à Bologne, il assembla ce qu’il avait après de lui de chefs des troupes étrangères, et tint conseil avec eux sur ce qu’il y avait à faire. Ils furent d’avis de joindre toutes leurs forces pour châtier l’insolence des troupes romaines au cas qu’elles eussent attenté à la personne de l’empereur, car c’était un fait dont on doutait alors, et pour punir les seuls auteurs de la sédition, au cas que l’empereur fût en vie, et qu’il n’y eût que les magistrats qui eussent été massacrés. Lorsque Stilicon fut assuré que l’empereur n’avait point de mal, il crut se devoir retirer à Ravenne, plutôt que d’aller châtier les gens de guerre, parce que, considérant leur grand nombre, et se défiant d’ailleurs de la disposition d’Honorius envers lui, il était persuadé que ni la justice ni la piété ne permettaient d’armer des étrangers contre des Romains.
