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La surprise avait rendu la confusion si étrange, que personne n’était capable de prendre aucun conseil. Procope crut que, pour faire réussir son entreprise, il fallait qu’elle demeurât encore quelque temps cachée. C’est pourquoi s’étant saisi de Césure, gouverneur de la ville, et de Nébridius, préfet du prétoire, il les garda séparément, de peur qu’ils ne communiquassent ensemble, et les obligea d’écrire aux provinces ce qu’il voulut. Après cela, il se rendit en palais dans un magnifique équipage, monta sur te trône, remplit tout le monde de promesses et d’espérance. Comme il n’y avait pas longtemps que les troupes avaient été partagées entre les deux empereurs, et qu’elles marchaient encore pour se rendre aux quartiers qui leur avaient été assignés, il tâcha de les attirer par argent à son parti, ce qui ne lui fut point difficile. Ayant donc formé un corps d’araire, il le donna à Marcel, avec ordre d’aller attaquer Sérénien et la cavalerie qu’il commandait. Cette cavalerie s’étant retirée à Cyzique, Marcel l’y assiège par mer et par terre, et réduisit la ville, prit Sérénien en Lydie, où il s’était enfui, et le fit mourir.
