32.
L’empereur n’eut pas si tôt appris leur retour en leur pays, qu’il mit des garnisons dans toutes les places, et qu’il revint à Constantinople, d’où il écrivit à Gratien, pour l’informer de tout ce qui était arrivé, et pour lui représenter la nécessité qu’il y avait d’apporter de prompts remèdes aux pressants maux de l’empire.
Quant à lui, il envoya lever les impôts dans la Macédoine et dans la Thessalie, avec la même rigueur que s’il ne fût arrivé aucune disgrâce aux villes de ces deux provinces. La dureté des partisans enlevait tout ce qui avait été laissé par la compassion des étrangers. On employa non seulement tout l’argent, mais les ornements des femmes, les habits, et jusqu’aux chemises pour payer les impôts. Il n’y avait ni ville ni campagne qui ne retentît des gémissements et des cris des misérables qui imploraient le secours des Barbares contre la cruauté de leurs citoyens.
