210.
Jul. Après avoir montré l'étendue et la munificence de la grâce par le nombre infini des hommes qu'elle sauve, il compare le don et le péché ; et pour exalter le mérite du premier, il observe très-judicieusement que celui-ci guérit par sa vertu unique une multitude de blessures: Et non sicut per unum peccatum, ita et donum, dit-il; en d'autres termes, il n'en est pas du don comme du péché qui suffit, lors même qu'il serait seul, pour causer la perte de l'homme.
Aug. Saint Paul a dit: Per unum peccantem, c'est-à-dire, l'homme a été perdu par un seul pécheur; et non point : Per unum peccatum, c'est-à-dire, le péché suffit, lors même qu'il est seul, pour causer la perte de l'homme. Et quand l'Apôtre ajoute ensuite Le jugement de condamnation vient d'un seul péché », cette dernière expression ne peut être entendue que du péché commis par ce pécheur unique. C'est ce que vous ne voulez pas, il est vrai ; mais que pouvez-vous à cet égard, puisque l'Apôtre s'est exprimé ainsi, même malgré votre volonté opposée ? Réformez donc votre enseignement : c'est la seule chose qu'il vous reste à faire et le premier devoir que vous ayez à remplir.
