CHAPITRE XVIII. QUELLE PRIÈRE PÉLAGE ADMET-IL COMME NÉCESSAIRE ?
20. Il avoue cependant « que l'on doit expier divinement les péchés commis et prier Dieu dans ce but » afin d'en obtenir le pardon; car, dit-il, « quand un péché est commis, rien ne peut faire qu'il ne soit point commis », pas même cette « puissance de la nature et cette volonté humaine » auxquelles, pourtant il prodigue de si grands éloges. Par conséquent il ne reste plus qu'à en demander le pardon. Quant à demander que Dieu nous aide à repousser, le péché, notre auteur n'en parle pas, du moins que je sache. Le, silence dans une pareille matière ne laisse pas que de surprendre ; car l'oraison dominicale nous fait demander à Dieu qu'il daigne nous pardonner les péchés commis et ne pas nous laisser succomber à la tentation ; de ces deux demandes, l'une regarde le passé, et l'autre l'avenir. Sans doute, pour ne pas succomber, il faut le concours de notre volonté, mais notre volonté seule ne suffit pas; voilà pourquoi notre prière, qui alors n'est ni superflue ni impudente. En effet, ne. serait-ce pas folie de demander à faire ce. que. vous avez le pou. voir de faire ?
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