CHAPITRE XXX. COMMENT LE PÉCHÉ EST L'OEUVRE PERSONNELLE DE L'HOMME.
34. Mais que signifient ces paroles de notre auteur : « Comment donc l'homme peut-il accepter devant Dieu la responsabilité d'un péché qu'il sait n'avoir pas commis personnellement ? En effet, si vous regardez ce péché comme nécessaire, comment pouvez-vous le lui attribuer? Un péché n'est nôtre que quand il est volontaire, et s'il est volontaire il peut être évité ». A cela nous répondons : Le péché est l'oeuvre propre du pécheur, mais le vice qui en est la source n'est pas encore parfaitement guéri. Supposez ensuite que nous fassions un mauvais usage de notre santé spirituelle, bientôt ce vice prend de grands développements, et de là une multitude de péchés qui viennent de la faiblesse ou de l'aveuglement. La seule chose à faire, c'est d'implorer sa guérison et une santé qui ne défaille plus. Mais qu'il se mette en garde contre l'orgueil qui lui ferait croire que sa guérison et sa maladie découlent du même principe.
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