CHAPITRE LXVI. QUELLE PEUT ETRE LA NÉCESSITÉ DE PÉCHER.
79. Je reviens à la doctrine de l'Apôtre « La charité de Dieu a été répandue dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné1 ». Par qui donc l'Esprit nous a-t-il été donné, si ce n'est par celui qui est monté au ciel, qui a emmené notre captivité captive et a comblé les hommes de ses dons2 ? Comme il y a pour nous une sorte de nécessité de pécher par l'effet des vices de notre nature et non point par suite de sa constitution même, que l'homme s'en souvienne, et pour échapper à cette nécessité, qu'il sache dire à Dieu : « Délivrez-moi des nécessités qui m'accablent3 ». Cette prière est déjà une lutte engagée contre le tentateur qui cherche à exploiter contre nous la triste nécessité où nous sommes; par l'effort même que cette lutte suppose et surtout par le secours de la grâce de Jésus-Christ Notre-Seigneur, nous éloignerons cette malheureuse nécessité de pécher et nous revêtirons une liberté pleine et entière.
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