Chapitre CIII.
Notre adversaire, qui foulait aux pieds la sainteté du Seigneur, résidait alors dans la métropole Tovin, et là, secrètement, il méditait un grand nombre de funestes desseins ; il s’interrogeait lui-même en disant : que dévorerai-je ? Il répandait ses troupes dans toutes les parties de notre pays ; et son esprit, qui se complaisait dans le mal, agissait plus particulièrement sur le roi Gagig que sur les autres. Voulant que ce prince se réunît à lui, parce qu'il était le compagnon perfide de sa méchanceté., il rengagea à se mettre en route, et à venir à sa cour avec ses cavaliers, après la fuite de ses amis et le pillage de ses trésors. Mais Gagig réunit ensemble toute la population des diverses parties de sa souveraineté, puis s'avança vers les forts situés dans les gorges des pays de Mog (Mokk'h) et des Kurdes, s'y retira, s'y enferma et s'y cacha ; il avait avec lui son frère et le sbasalar de l'armée, qui étaient enflammés de fureur ; et couchés au milieu des nuits, ils étaient comme des bêtes féroces enragées, qui ont l'esprit toujours préoccupé ; avec eux était le grand ischkhan de Siounie, Sempad, attendant la paix divine,
