Chapitre LXXII.
Cependant l'osdigan voulait faire souffrir au roi Sempad une mort cruelle ; déjà ce prince commençait à ressentir les douleurs d'un jugement et d'une condamnation, à redouter la colère de ceux qui voulaient se venger de lui, et à éprouver des grincements de dents. Les brigands infidèles s'approchaient de lui ; et il endurait de leur part des tourments ; affreux ; ils répandirent sur lui l'amertume de leurs poisons, et augmentèrent le poids de ses chaînes en le frappant, en l'exposant aux plus horribles tortures, aux plus cruelles souffrances, en le faisant languir et en l’affaiblissant par la soif et la faim. Ces misérable ne lui donnaient pas seulement la nourriture qui lui était nécessaire ; ils l'affamaient et ne lui accordaient rien de ce qu'il désirait. Il offrait à Dieu le. peu de nourriture qu'il avait comme autrefois David, dans sa soif, offrit au Seigneur l'eau de la citerne de Bethléem. Jamais le roi ne reçut de ces barbares ce qui lui était indispensable pour sa subsistance. Personne ne pouvait avoir de communication avec lui ; il était obligé de passer tout son temps à se défendre seul contre les brigands, il était perpétuellement en prière, il employait tout son temps à supplier, à louer et à bénir Jésus-Christ, et il vivait constamment dans la foi chrétienne. Il élevait son âme et la fortifiait dans le sentiment de la dignité, en la purifiant par la louange divine, par les lois du Seigneur, et en s'exposant aux regards de Dieu.
