Chapitre LXXXII.
1 Dans ce temps le roi Gagig, avec son beau et pieux frère Gourgen, livrait, d'après l'ordre de l'osdigan Youssouf, un grand nombre de combats qui furent désastreux ; les ennemis étaient très nombreux, et ils occupaient l'Azerbaïdjan. Ceux-ci se battirent avec le plus grand courage et la plus grande valeur contre le sbasalar et le général de l’armée ; ils culbutèrent leurs troupes et donnèrent la paix éternelle à une grande quantité d'Arabes. Ce n'est pas seulement une fois qu'ils firent cela, mais à plusieurs reprises dans le voisinage du pays des Kurdes, du pays de Rhodog (Rhodak) et de l'Azerbaïdjan. Partout on était, à cause d'eux, dans la consternation ; en entendant leurs voix, on croyait entendre le rugissement des bêtes féroces, et on prenait promptement la fuite. Cependant les princes et les peuples du Sisagan étaient horriblement tourmentés par des troubles que leur suscitait l'osdigan ; mais ils étaient fortifiés dans toutes les vallées profondes, dans des gorges et dans des forts de pierres ; des coureurs avançaient et tombaient sur les ennemis, dispersaient ceux qui étaient rassemblés, et versaient beaucoup de sang.
Les événements que raconte le patriarche Jean, dans ces dix-huit chapitres, embrassent une période de cinq années, 915 à 920. ↩
