Chapitre LXIV.
En voyant tout cela le roi Gagig rentra dans son âme ainsi que son frère Gourgen : c'était par eux que tout le mal se faisait, et ils étaient les précurseurs du tonnerre de la méchanceté contre l'église du Christ et contre l'assemblée des fidèles serviteurs de Dieu. Ils avaient été dominés par l'appréhension d'une mort perfide, et ils avaient une grande crainte du tyran. Au reste, peut-être que par cette crainte Dieu les punit et les châtia. Ils s'affligèrent, ils se repentirent avec componction dans le fond de leur cœur, et mirent dans leur esprit la pensée de rompre avec l'osdigan et de retourner dans leur souveraineté. Mais leur dessein ne fut pas heureux ; après l'avoir conçu, il fallait le faire connaître au roi Sempad et s'entendre avec ce prince pour se réunir secrètement à lui. Ils lui demandèrent donc un temps convenable pour accomplir leur sage résolution ; mais quelques méchancetés, étant survenues, l'accomplissement de cette belle action se trouva bien loin de leur pensée.
