Chapitre XXVII.
A cette époque, le grand ischkhan du Vasbouragan, Aschod, fils de la sœur du roi Sempad, trompé par la ruse et la perfidie de quelques calomniateurs, s'écarta des engagements qui rattachaient au roi Sempad, son oncle ; il se disposa à se rendre auprès de l’osdigan Afschin, parce qu'il en avait reçu des présents ; et il devint évident qu'il voulait avoir avec lui amitié et alliance, sans rien stipuler cependant qui partit suspect en soi-même. S'étant mis en marche, il alla, avec de grands et magnifiques présents, trouver l'osdigan. Il l'emportait en pompe sur tous les autres nakharars ; il avait secrètement la plus grande ambition, et il désirait être élevé en honneur et en dignité. L'osdigan parut vouloir complaire aux désira de l'ischkhan ; peut-être promettant plus qu'il ne proposait de tenir. Comme Aschod aimait beaucoup les honneurs, on lui donna des vêtements magnifiques ; car il ne s'était mis en route de loin que pour obtenir les choses qui pouvaient contenter son esprit. Cependant le roi Sempad garda le silence, et se borna, pendant quelque temps, à observer avec soin les dotions de l’ischkhan, enfin il alla vers lui pour dompter et dévoiler ce honteux esprit d'ignorance ; mais l'ischkhan fut intraitable et ne rentra pas dans le devoir.
Quelques jours après le grand ischkhan de Siounie se conduisit de la même façon ; il fut trouver Afschin, et lui adressa Une demande semblable à celle dont j'ai déjà fait mention. Mais, au bout de quelque temps, se repentant de s'être séparé de l'alliance du roi, il pria avec instance ce prince de n'avoir aucun souvenir de ses torts, et de prendre pitié de lui à cause des miséricordes de Dieu, source d'amour. Sempad ne fut pas difficile : il lui rendit son ancienne bienveillance, le reçut avec amitié, et le réprimanda comme on réprimande un fils bien aimé ; après quoi il lui conféra les plus grands honneurs et le traita avec la plus haute distinction.
