Chapitre CXL.
L'illustre et grand ischkhan Isaac (Sahak), qui regardait son gendre, le roi Aschod, comme un fils adoptif, fut trompé par les discours perfides de quelques méchants, dont les mauvais conseils parvinrent à tromper sa profonde sagesse. Bientôt, tel qu'un ennemi étranger, il machina une méchanceté contre le roi, et sous prétexte de l'extrême rigueur de l'hiver, il se retira au loin. Ensuite chacun d'eux s'étant mis à rassembler des troupes pour se faire la guerre, ils s'avancèrent dans une plaine où était situé un bourg nommé Akhaéank’h, devant lequel ils se disposèrent à livrer de rudes combats. Mais, en fidèles et dévoués sujets, les grands et les nobles s'opposèrent tous ensemble à ce dessein, et commencèrent par montrer leur magnanimité et leur vaillance. Pour rétablir la concorde entre le grand ischkhan et le roi, ils réglèrent des conditions de paix, qui furent scellées par plusieurs serments écrits qu'ils firent dans les bâtiments consacrés au culte de Jésus-Christ, et par l'intervention du saint signe de la croix. Ensuite le roi s'avança de nouveau et marcha promptement vers les portes de la ville de Tovin ; là il versa en abondance et par torrents le sang de ses ennemis ; les dépouilla totalement, ramena les rebelles à l'obéissance, et imposa le joug de l'esclavage à leur audacieuse révolte.
