Chapitre III.
Les historiens s'accordent à dire que les habitants de toutes les contrées de la terre tirent leur origine des trois fils de Noé (Nouéi), qui eurent des enfants, s'accrurent et se dispersèrent sur les trois parties de la terre. Les diverses nations étrangères ont donné différents noms à leurs aïeux ; de même nous avons appelé Noé Xisuthrus (K’hsiousathroues) et Sem Xercès (Khserk'hes). Je ne puis raconter l'histoire de notre patrie sans faire comme tous les historiens, qui rapportent que, lorsqu'on arriva au deuxième âge du monde, Dieu purifia les trois parties de la terre en envoyant le déluge, qui détruisit en tous lieux les insensés, les impies, les hommes criminels, les hommes féroces, les détestables idolâtres, et qui enfin ne laissa rien sur la surface de la terre qui fût doué ou privé de raison. Il en excepta cependant toute une famille de justes qui, d'après son commandement, construisit un vaisseau, lequel fut l'arche de Noé. Ce dernier y fit entrer avec lui et sa famille tous les animaux purs et impurs qui étaient sur la terre. Ainsi un bois fragile les sauva et servit à conserver ce qui devait renouveler le monde. On fit après cela un sacrifice à Dieu, et Dieu donna sa bénédiction à tous les êtres qui produisirent selon leur espèce. Ils s'augmentèrent et s'accrurent considérablement, de sorte qu'ils couvrirent la terre, qui eut l'homme pour maître. J'ai dit toutes ces choses uniquement parce qu'elles vous paraissaient agréables, car certainement elles sont aussi connues de vous que de moi. Je crois qu'il est inutile de parler des souverainetés qui appartiennent à la race de Sem et à celle de Cham (K'ham) ; elles ne font rien à notre histoire. Je parlerai rapidement de notre souveraineté, qui vient de Japhet (Apiethé).
