Chapitre XCI.
Ils me paraissent tous deux devoir être considérés comme des saints, d'après ce que nous racontons. Il est juste qu'ils soient toujours honorés dans l'église des saints par une fête annuelle ; le jour de leur commémoration est vers la fin du mois de maréri,1 c'est-à-dire le 29, parce qu'ils avaient expiré sous les coups et dans les tourments, et qu'après la victoire qu'ils remportèrent sur la perfidie des ennemis, ils avaient été sans difficulté, inscrits sur la liste de ceux qui sont à Sion. Ils furent tués, massacrés et livrés à une mort horrible, ce qui est épouvantable ; mais cette mort eut des fruits pour eux ; et par amour pour leur père céleste, ils se montrèrent partout où était la gloire de Jésus-Christ. Conduits par la sagesse divine, ils éloignèrent de leur pensée tout ce qui était intraitable et ressemblait à la rébellion. Ils sanctifièrent leur âme en la purifiant de toutes les abominations humaines et de tout ce qui pouvait la perdre. Ils se vivifièrent par la mort nécessaire du corps ; enivrés de saints désirs, ils se laissèrent conduire à la mort comme des brebis qu'on mène au sacrifice. En un instant, bravant une tyrannie momentanée, ils conçurent la crainte et la terreur du Seigneur des cieux ; et l'esprit sauveur apparut pour eux à cause de leur pieuse résolution. Les anges descendirent pour leur salut ; et par leur humilité, ils s'élevèrent jusqu'au haut des cieux. Os furent purifiés de loin pour l'éternité ; leur cœur fut délecté par les tourments ; comme incorporels, ils foulèrent la mort à leurs pieds. Par la mort, ils se rendirent semblables aux vaillants martyrs ; ils s'avancèrent en paix vers le Dieu des siècles ; ils remportèrent une illustre victoire, et s'élevèrent au rang de ceux qui sont dans la Jérusalem céleste ; ils commencèrent par leur courage, et ils terminèrent par le martyre, parce qu'ils étaient pleins de l'amour divin ; ils brillèrent comme le soleil au milieu de la terre, et leurs noms furent inscrits dans le livre de vie,
Maréri est le nom du dixième mois de l’année des Arméniens. ↩
