Chapitre XCII.
Mais quelques misérables furent foulés aux pieds par Satan et effrayés de l'approche de la mort. Leur cœur fut trop facilement renversé et avili par les promesses des infidèles ; ils s'enveloppèrent de tous les côtés dans les péchés de la mort ; ils furent noyés par le torrent de l'infidélité, et ils y perdirent leurs âmes. Ils s'éloignèrent de la lumière de la vérité ; ils se trompèrent, et, dans une place royale, furent aveuglés par les ténèbres et les brouillards ; affligés, ils allèrent loin du doux ruisseau, loin des doux conseils divins, boire à leur gré la lie de l'amertume, dont la fin est la méchanceté et la perfide infidélité. Ils renièrent la foi, et devinrent plus méchants que les infidèles ; ce qui, certes, fut bien loin de leur être utile ; car il est toujours plus profitable de se tourner du côté de la vie spirituelle. Ils sont agités, tourmentés, environnés d'ennemis ; de toutes parts ils sont frappés, accablés de mal. Les hommes rendus à la liberté par l'apostasie sont sévèrement châtiés ; plongés dans l'extrême pauvreté, ils arrivent jusqu'aux portes de la plus grande misère, et sont réduits à manger le pain de la mendicité. Ils tombent dans la perdition par l'erreur ; le nom de l'infamie est leur héritage ; la confession ne se trouve pas sur leurs lèvres ; ils descendent dans les enfers avec une extrême amertume ; enfin, ils trouvent le feu de la géhenne. J'ai écrit tout cela pour l'avertissement des contradicteurs, et afin qu'ils prêtent attention aux belles actions que j'ai rapportées.
