Chapitre CIX.
Quant à moi, je me mis en route et j'axai dans la province de Terdchan, où je séjournai tout le reste du mois, quoique je reçusse très fréquemment des invitations et qu'on m'engageât avec une très affectueuse amitié à me rendre dans le palais auprès de l'empereur. Je ne crus pas devoir y aller, parce que j'avais dans l'idée que peut-être on me presserait instamment de suivre la doctrine du concile de Chalcédoine. En conséquence je ne voulus pas entreprendre ce voyage, retenu que j'étais par la pensée qu'on me ferait cette offense. Ensuite, d'après mon choix et mes désirs, je me dirigeai vers une sainte caverne, dans laquelle s'était d'abord retirée la femme Mani, où avait ensuite habité notre trois fois heureux libérateur, et où l'on déposa les faibles restes de son saint corps, après qu'il eut vaincu, par l'ordre de Dieu, la tyrannie des forts. Ce lieu, plein de souvenirs de vertu, offre tout l'appareil d'une religion vivifiante ; il est digne de tous les genres de bonheur et couronné d'une gloire éclatante par le Seigneur.
