Chapitre CLXXIII.
Cependant les habitants de Piourakan connaissant l'esprit incorrigible des infidèles, et se voyant enfermés par la force, comme dans une prison, ce à quoi il n'y avait pas de remède, beaucoup de femmes et d'enfants en bas âge se sauvèrent par la fuite. Un grand nombre de vieillards et de pauvres, qui n'avaient pas le pouvoir ou le moyen de se tenir cachés dans un lieu de refuge, si je ne me trompe sur ce point, se retirèrent dans leurs greniers, dont ils fermèrent les portes aux infidèles. Ceux qui ayant eu peur, avaient pris la fuite et s'étaient cachés derrière de bonnes murailles, à cause de la neige de l'impiété, trouvèrent un asile par la protection du Dieu tout-puissant. Il y avait en dehors des portes de la forteresse quelques braves, qui relevaient des ischkhans, chefs de territoires, et qui s'étaient armés par l'infâme et perfide conseil des Arabes ; ils s'avancèrent d'où ils étaient et entrèrent dans le fort pour soutenir les fidèles, en combattant jusqu'à ce qu'ils trouvassent la mort. Alors unanimement chaque homme disait à son compagnon : Suivons sans crainte nos chefs, exposons avec courage ce qui nous reste de temps à vivre. Aujourd'hui agissons bien et soyons de vaillants guerriers de Jésus-Christ et de son peuple fidèle. Enfin ils préféraient la mort à la vie, et ils désiraient avec beaucoup d'ardeur d'en venir aux mains et de combattre.
