Chapitre CLXXVIII.
Quand le saint évêque, les autres personnes attachées à l'église et tous les chefs connurent cette catastrophe, ils se livrèrent aux gémissements et versèrent d'abondantes larmes ; ils adressèrent leur prière à Dieu, pour qu'il n'éloignât pas d'eux sa miséricorde. Leur conduite admirable fut celle d'hommes supérieurs ressemblant à des saints. Cependant les infidèles, tels que des bourreaux, s'étant avancés dans le saint lieu, s'efforcèrent de jeter la terreur parmi les fidèles : pour les décider à prendre la fuite, ils agitaient leurs glaives, faisaient retentir leurs boucliers, grinçaient des dents et enfin défiguraient leurs visages par des contorsions. Ceux-ci ne furent pas effrayés ; leurs cœurs ne furent point induits en erreur par la terreur ni par la crainte, attendu que la protection du Seigneur les environnait et les fortifiait. Ensuite, tous ensemble, on les fit sortir du sanctuaire, et on les dépouilla de leur petit vêtement pour les livrer à la mort ; leurs yeux et leurs cœurs se couvrirent d'ombres et de nuages quand on les amena devant les infidèles. D'abord le saint évêque fut jeté à terre par les satellites ennemis, avec célérité, comme un arbre est promptement renversé par la hache ; après cela on lui trancha la tête avec le glaive. Les saints prêtres, les religieux solitaires, les chantres, comme des brebis, furent offerts en sacrifice par le boucher, et ce fut certainement un holocauste bien doux pour Jésus-Christ. On coupa la tête à chacun d'eux. Ils étaient revêtus d'une armure complète, d'une cuirasse pour la vérité de la foi ; ils trouvèrent un vêtement convenable de gloire et de lumière, et ils obtinrent l'honneur d'une couronne impérissable.
