Chapitre LIV.
Lorsqu'il vit cet Arabe, qui était un Pharaon qui ne connaissait pas Joseph, il pensa en lui-même que Youssouf suivrait toujours son avis pour nous tourmenter. Quant à ce qu’il lui demandait, cela n'arriva pas. A cause de sa jalousie il ne s'apercevait pas de la perfidie du tyran ; il était aussi retenu par la crainte de la mort, et il n'osait s'en aller parce qu'on aurait pu le tuer. Ainsi, contre son gré, il fut obligé d'abandonner à la volonté de l'osdigan tout ce qui le touchait, d'adopter ses avis, de déférer à ses paroles, de lui montrer, la plus grande obéissance, et enfin de suivre et de remplir tous ses désirs ; trompé par ce vil et méprisable hypocrite, il ne pouvait reprendre complètement courage dans son cœur.
