Chapitre CLXXV.
Les chants de triomphe, le tumulte et les cris de guerre des troupes arabes étaient des plus violents ; leurs voix, leurs clameurs, le bruit de leurs armes et de leurs boucliers, retentissaient sur toute la surface de la terre, tellement qu'ils furent entendus des habitants de la province de Nakövsön. Les guerriers du fort s'étaient tous postés au sommet de leurs murailles, et imploraient la protection de Dieu, pour obtenir qu'il les protégeât dans leur lutte avec les persécuteurs et qu'il ne les laissât pas tomber dans la dure et cruelle erreur des infidèles. Alors on commença le combat de haut en bas ; on répandit le sang d'un grand nombre d'ennemis, et beaucoup d'entre ceux-ci furent précipitée du haut des murailles. Le saint évêque et tout son clergé étaient occupés sans relâche à employer auprès du Seigneur des prières et des intercessions pour que son pur troupeau ne fut pas abandonné à des bêtes féroces et sanguinaires, qui voulaient le déchirer parce que Dieu l'a choisi et parce qu'il est son peuple particulier, distingué par son corps et son nom. Ils suppliaient le Seigneur de donnera tous les guerriers la plus grande vaillance et la victoire, demandant qu'ils ne fussent point retenus dans les liens du péché charnel, ni assiégés par la crainte d'une mort prompte ; mais qu'ils fussent purifiés par la chasteté de l'esprit, et qu'ils obtinssent d'être délivrés des souffrances qu'ils éprouvaient pour Jésus-Christ, en leur qualité de fidèles serviteurs de Dieu.
